[Walid] Eh bien bonjour, bienvenue d'être là, bienvenue à tous.
[Walid] Bienvenue sur le podcast RdGP, un podcast qui traite des enjeux de droit numérique, de liberté individuelle et de la vie privée.
[Benjamin] Bonjour, bienvenue sur le podcast Projets Libres, un podcast qui traite des modèles économiques et des communautés du logiciel libre.
[Walid] Aujourd'hui un épisode doublement exceptionnel car nous enregistrons en duo pour un “crossover” incroyable.
[Benjamin] et donc doublement exceptionnel puisque nous enregistrons en direct des Journées du Logiciel Libre de Lyon. Donc en public, Lyon, vous allez bien ?
[Benjamin] Je vous entends pas, vous allez bien ?
[Walid] Notre invité se tient la tête entre les mains, ça commence bien.
[Walid] Notre invité est Nicolas Vivant, directeur de la stratégie et de la culture numérique àla mairie d'Échirolles.
[Walid] Alors, première question. Bonjour, on n'a pas entendu sa voix.
[Walid] Nicolas, première question. Est-ce que tu peux commencer par te présenter pour l'audience et pour les auditrices et auditeurs des podcasts RGP et Projets Libres ?
[Nicolas] Oui, donc je suis le directeur de la stratégie et de la culture numérique à la ville d'Échirolles
[Nicolas] Donc je suis le responsable directeur du numérique de la ville en fait.
[Nicolas] qui est la DSI, l'informatique interne de la commune, et puis une équipe qui travaille sur l'inclusion numérique.
[Nicolas] avec des conseillers numériques qui interviennent dans les maisons des habitants.
[Nicolas] pour aider les habitants sur des problématiques soit d'accès au droit, donc des problématiques...
[Nicolas] on va dire administrative, de demande de papiers, ce genre de choses.
[Nicolas] ou des problématiques d'utilisation des outils numériques, smartphones, PC...
[Nicolas] créer une boîte mail, ce genre de choses-là.
[Nicolas] Voilà, j'ai été auparavant pendant 12 ans le DSI de la mairie de Fontaine et les 20 années précédentes je travaillais dans le privé et notamment dans des sociétés.
[Nicolas] où les logiciels libres n'étaient pas tout à fait la règle.
[Benjamin] Est-ce que tu peux revenir un peu sur ton parcours, tes études ?
[Benjamin] On sent que t'es un expert dans pas mal de domaines, mais avant d'en arriver à Échirolles et à Fontaine, et même chez HP...
[Benjamin] Et pour toi, l'informatique, ça représentait quoi quand t'étais jeune ?
[Benjamin] il y avait des ordinateurs quand t'étais jeune
[Benjamin] à peu près le même âge, je précise.
[Nicolas] J'ai démarré avec des bouilliers et des cartes perforées évidemment.
[Nicolas] Alors mon cursus, j'ai aucun cursus dans l'informatique, j'ai fait un bac littéraire, voilà un bac A2 pour les personnes âgées comme moi qui ont le souvenir de ce type d'études donc...
[Nicolas] Avec principalement des langues et de la philo, derrière j'ai fait un dust communication audiovisuelle parce que mon rêve dans la vie c'était d'être journaliste et de pouvoir parler devant 12 micros.
[Nicolas] Et puis j'ai trouvé du boulot dans l'informatique dans les... Donc c'était en 1990, au tout début des années 90 donc...
[Nicolas] dans un contexte où on cherchait beaucoup d'informaticiens et finalement il y avait assez peu d'informaticiens formés.
[Nicolas] Et donc j'ai fait toute ma carrière en me formant sur le tas, mon premier jour chez HP.
[Nicolas] Quand on m'a parlé de fichier, j'ai demandé ce que c'était qu'un fichier. Donc j'avais vraiment aucun niveau en informatique.
[Nicolas] L'avantage de travailler dans une grosse grosse boîte, c'est qu'il y a plein de métiers et qu'on a une possibilité d'évoluer en interne.
[Nicolas] J'étais opérateur la nuit, je faisais des sauvegardes. J'ai travaillé sur des gros systèmes où je faisais des sauvegardes, un travail de manard.
[Nicolas] et puis je suis devenu administrateur système et puis j'ai travaillé sur des bases de données et puis j'ai travaillé sur et puis internet est arrivé
[Nicolas] J'ai construit mon...
[Nicolas] Mon cursus en interne, je suis autodidacte complètement de l'informatique.
[Nicolas] J'ai eu la chance disons de m'intéresser à des sujets, et je crois que les logiciels libres en font partie.
[Nicolas] qui sont des sujets qui n'intéressaient pas grand-monde au moment où je m'y intéressais et qui sont devenus prénions par la suite.
[Nicolas] Donc c'est le cas d'intermettre du web.
[Nicolas] Moi j'ai connu Internet sans le web par exemple, donc évidemment quand le web est arrivé, ça a un peu tout changé et j'étais déjà dedans.
[Nicolas] Je me suis intéressé à la cybersécurité à un moment où c'était un sujet pour personne, et c'était du coup assez amusant.
[Nicolas] Et puis voilà, et là c'est un peu pareil avec les logiciels libres finalement. On sent bien qu'il y a une dynamique importante. J'ai commencé à travailler moi sur les logiciels libres quand je suis arrivé à Fontaine en 2009.
[Nicolas] Et puis là, on sent qu'il y a une vraie dynamique dans les collectivités. Et voilà, ma carrière s'est faite de ça, de centre d'intérêt et de compétences développées sur des sujets qui sont ensuite devenus importants.
[Benjamin] Ok merci, on en sait un peu plus sur toi.
[Benjamin] qu'on a préparé l'interview de manière très sérieuse et très scolaire.
[Benjamin] à laquelle tout le monde s'attend sûrement, et puis on avait décidé de finir par des questions peut-être un peu plus légères et un peu moins dans le cœur du sujet, et comme on a très peur de pas avoir de temps...
[Benjamin] pour poser les questions de la fin, on va commencer par la question de la fin.
[Benjamin] Et donc la question de la fin qu'on avait retenue c'était Nicolas, est-ce que tu peux, en deux mots, donner envie à toutes celles et ceux qui sont présents dans la salle et qui nous écoutent sur les podcasts RGP et Projets Libres ?
[Benjamin] de passer des vacances à Échirolles.
[Nicolas] Eh ben sans difficulté parce que c'est une ville dans laquelle j'habite pas, j'y travaille mais j'y habite pas.
[Nicolas] hyper agréable à vivre.
[Nicolas] hyper agréable à vivre avec une vraie offre culturelle.
[Nicolas] C'est une ville super agréable. Échirolles et même le...
[Nicolas] au niveau urbanistique c'est une ville très sympa.
[Nicolas] On souffre beaucoup, nous, les gens qui soit travaillons soit habitons à Échirolles.
[Nicolas] de l'image qui est donnée de cette ville parce que quand on charge dans les journaux
[Nicolas] ça parle surtout de Deals, de Fusillades et de...
[Nicolas] Voilà. Et on souffle pas mal de ça parce que c'est pas du tout l'image qu'on en a quand on y vit, à la grande surprise des gens qui s'y installent quoi.
[Nicolas] L'autre chose pour revenir un tout petit peu au thème qui est le nôtre, je sais qu'on est à la fin de l'émission, c'est que...
[Nicolas] On fait effectivement du numérique pas tout à fait comme tout le monde à la ville d'Échirolles et en fait c'est quelque chose dont je parle assez rarement finalement mais ça SM dans la ville.
[Nicolas] le fait par exemple que les conseillers numériques qui font de l'inclusion numérique
[Nicolas] soit dans la même direction que le service informatique, ça fait que les ordinateurs portables qu'ils ont, ils sont sous Linux sur la même distribution que celle qu'on utilisait à l'hôtel de ville. Du coup, quand ils ont besoin de réinstaller une machine pour un habitant, ils ont tendance à réinstaller aussi cette distribution de Linux, ce qui n'est pas problématique puisqu'ils ont les compétences et qu'ils sont là pour aider s'il y a une difficulté. Et donc, vous voyez qu'il y a une dynamique qui serait à l'échelle de la ville, pas simplement en interne dans le service informatique.
[Nicolas] et qui fait qu'il est intéressant d'être à Échirolles pour ça.
[Nicolas] Alors nos élus sont parfois surpris par des habitants qui disent bravo pour ce que vous faites sur le numérique.
[Nicolas] parce qu'on ne communique pas énormément en interne auprès de nos agents sur ce qu'on fait.
[Nicolas] Mais voilà, ça c'est un truc aussi qui est vraiment...
[Nicolas] vraiment intéressant je trouve y compris au niveau associatif aussi il ya des
[Walid] Si on rentre un peu dans la vie du sujet, une des premières questions, c'est il y a plein de villes qui utilisent...
[Walid] Windows, Office, Teams et tout, elles sont très contentes. Alors pourquoi est-ce que vous avez décidé de passer à le logiciel libre ? Est-ce que c'est parce que vous ne vouliez pas faire comme les autres ?
[Walid] Quels étaient les motivations ?
[Nicolas] Alors, en fait ce qu'il faut bien mesurer et...
[Nicolas] c'est que c'est pas du tout mon idée.
[Nicolas] et c'est l'idée de personne dans le service.
[Nicolas] En fait, c'est vraiment une...
[Nicolas] une décision des élus
[Nicolas] d'être cohérents.
[Nicolas] dans l'action municipale, cohérent politiquement.
[Nicolas] y compris sur le sujet du numérique. C'est à dire il y a eu une prise de connaissance.
[Nicolas] du fait qu'il y a des enjeux politiques autour du numérique.
[Nicolas] et qui a des façons de faire de l'informatique qui sont plus ou moins en cohérence avec le projet politique.
[Nicolas] Donc on est dans une ville qui est une ville avec une majorité plurielle de gauche.
[Nicolas] mais dont la mer est communiste.
[Nicolas] mettre tous ces œufs chez Microsoft, une société big tech américaine, quand vous êtes communiste, ce n'est pas forcément ultra cohérent avec le reste de l'action municipale par ailleurs.
[Nicolas] Et donc il y a eu cette prise de conscience et donc la volonté d'adresser un certain nombre d'enjeux.
[Nicolas] ce sont les enjeux autour de l'autonomie stratégique, la souveraineté numérique donc.
[Nicolas] des enjeux autour de l'impact environnemental, des enjeux autour de l'inclusion numérique, des enjeux autour de la bonne gestion des données personnelles et des données et des données publiques.
[Nicolas] les logiciels libres, c'est une réponse.
[Nicolas] à ces enjeux. On ne fait pas des logiciels libres parce que c'est génial de faire des logiciels libres.
[Nicolas] C'est la meilleure solution qu'on a trouvée pour répondre à ces enjeux politiques qu'on nous a demandé de travailler.
[Nicolas] Donc il y a eu à Échirolles la création de ce poste de direction de la stratégie numérique avec cet objectif là. C'est à dire quand je suis arrivé, les élus avaient fait un travail, ils avaient fait une feuille de route politique.
[Nicolas] qui était d'ailleurs parfaitement positionné, c'est-à-dire il ne parlait pas de projet, il ne disait pas qu'il faut mettre en place des logiciels libres. Il disait, on veut que cet enjeu, cet enjeu, cet enjeu soit adressé, et sur la base de ces orientations politiques, il m'en demandait de rédiger.
[Nicolas] Avec des allers-retours, bien sûr, avec les élus de rédiger un schéma directeur numérique.
[Nicolas] la ville qui prennent en compte ces enjeux.
[Nicolas] Donc les logiciels libres, c'est une des réponses. Les conseillers numériques dans les maisons des habitants, c'est une autre réponse à l'enjeu d'inclusion numérique.
[Nicolas] Donc voilà, le le.
[Nicolas] c'est vraiment parti d'une volonté politique et moi je ne suis que l'outil on va dire...
[Nicolas] à cheval entre la technique et la politique.
[Nicolas] une déclinaison opérationnelle de ce projet.
[Benjamin] C'est super intéressant ce que tu dis, merci.
[Benjamin] En t'écoutant je me pose une question, mais alors les logiciels libres c'est un truc de gauchiste ?
[Benjamin] Parce que moi, un peu naïvement, j'ai du mal à voir pourquoi est-ce qu'on ne pourrait pas être de droite et fondamentalement pour les logiciels libres. Et est-ce que par hasard, t'aurais une expérience d'une mairie où t'aurais déployé du libre, où il y aurait eu un changement de majorité ?
[Benjamin] et où du coup on aurait retiré les logiciels lib parce que c'est vraiment trop gauchiste.
[Nicolas] Alors c'est rarement parce que c'est trop gauchiste qu'on supprime les logiciels libres.
[Nicolas] Il y a une image des logiciels libres.
[Nicolas] un peu gauchiste.
[Nicolas] question tu pourrais la poser en disant mais les valeurs du service public c'est pas un truc un peu de gauchiste
[Nicolas] Parce qu'en réalité les valeurs qu'on défendent sont des valeurs de...
[Nicolas] de se mettre au service des habitants, d'être dans le partage, la transparence et tout ça, ce n'est pas tout à fait des valeurs de...
[Nicolas] néo-libéral hardcore quoi.
[Nicolas] Donc les logiciels libres sont ni de droite, ni de gauche, ni de rien du tout. Mais il y a un certain nombre de valeurs qui sont défendues. Il se trouve que ces valeurs, elles sont quand même de plus en... Enfin, bon, elles sont très communes dans le service public, qu'on soit de droite ou de gauche.
[Nicolas] et elles deviennent de plus en plus prégnantes quand on se retrouve dans des situations comme la situation actuelle.
[Nicolas] où le numérique est utilisé comme une espèce d'arme géopolitique.
[Nicolas] et où les logiciels libres, l'auto-hébergement, la fédération, deviennent une façon de...
[Nicolas] de ne pas être dépendant et de se protéger d'un certain nombre d'attaques.
[Nicolas] sur le service public en réalité. Donc c'est pas trop une question. Je pense qu'une mérite droite, je connais des mérites droites en fait qui... et je connais des fervents défenseurs des logiciels libres qui sont de droite. Alors peut-être qu'ils y trouvent un intérêt qui n'est pas tout à fait le même que quand une mairie communiste décide d'y aller.
[Nicolas] Mais ils se retrouvent sur « c'est une réponse ».
[Nicolas] À ce sujet d'ailleurs j'en profite pour dire un truc puisque ça va être publié super important.
[Nicolas] Quand on parle de souveraineté numérique, on ne parle pas de souverainisme.
[Nicolas] on parle d'autonomie, de ne pas être dépendant, de réduire le niveau de dépendance en fait, ce qui n'empêche pas la...
[Nicolas] collaboration et l'entraide.
[Nicolas] Le principe de la fédération c'est chacun chez soi avec son serveur Pirtube ou son serveur...
[Nicolas] Mastodon, mais tous interconnectés et travaillant ensemble en fait.
[Nicolas] Donc il faut... je vous dis ça parce qu'il existe des sites web ou des comptes sur les réseaux sociaux type souverainetech.
[Nicolas] Retenez ça, surtout ne reprenez pas les publications de Souveraine Tech, il y en a qui peuvent rejoindre des interrogations qui sont les nôtres.
[Nicolas] parce que derrière c'est un projet de Pierre-Edouard Sterrain qui est un milliardaire qui veut faire avancer les idées d'extrême droite conservatrices et voilà
[Nicolas] Donc c'est très très important d'être très clair sur le fait qu'on est dans de l'autonomie, pas dans du souverainisme, et qu'on est dans de la collaboration, y compris internationale, y compris avec les Américains.
[Nicolas] simplement on évite de se rendre dépendant les uns des autres. Ça c'est quelque chose, pour revenir à la question...
[Nicolas] qui n'est ni de droite ni de gauche, c'est juste du bon sens. On voit bien les problèmes que peuvent poser une dépendance trop importante.
[Nicolas] un outil quelconque quoi.
[Benjamin] J'avais déjà obligé que j'avais trois micros. Merci.
[Benjamin] Je ne vais pas prendre les questions dans l'ordre.
[Benjamin] Pourquoi est-ce qu'on passe au logiciel libre du coup, infinite ?
[Benjamin] de manière assez classique, l'argument marketing et commercial, le plus répandu et le plus entendu pour passer au logiciel libre, c'est gratuit.
[Benjamin] Utilise pas Photoshop, utilise Gimp parce que c'est gratuit.
[Benjamin] Pas besoin de le pirater, tu peux le télécharger et l'installer.
[Benjamin] à titre très personnel, c'est comme ça que je suis venu au logiciel libre parce que c'était gratuit.
[Benjamin] dans un contexte professionnel où les utilisateurs ne payent pas les licences, de toute façon c'est leur employeur qui le paye.
[Benjamin] Je me disais en préparant avec Walid que...
[Benjamin] l'argument du « le libre c'est mieux parce que c'est gratuit », il n'a absolument aucune valeur.
[Benjamin] Il y a forcément autre chose. Et est-ce que tu peux nous en dire un peu plus sur qu'est-ce qu'apporte l'utilisation de logiciels libres ?
[Benjamin] dans un cadre professionnel dans le cadre d'Échirolles.
[Nicolas] Alors ce que ça apporte typiquement, c'est...
[Nicolas] Ce qui est important pour une collectivité, c'est moins le fait que ce soit gratuit, que le fait que les coûts soient maîtrisés.
[Nicolas] Alors ça rejoint un peu la question de la dépendance, c'est-à-dire que la difficulté, le problème, ce n'est pas de payer des licences Microsoft, c'est que ce qu'on paye cette année, on ne sait pas combien ça va nous coûter l'année prochaine.
[Nicolas] Et ça, vous savez que les collectivités, on est obligé de présenter chaque année un budget à l'équilibre. C'est-à-dire que toute nouvelle dépense doit être équilibrée par une nouvelle recette. Et ça, c'est une vraie difficulté pour nous. Alors quand vous... Microsoft est...
[Nicolas] dominants dans votre infrastructure et que d'un coup ils augmentent.
[Nicolas] de 20% le coût de leur licence.
[Nicolas] vous vous retrouvez à devoir compenser cette augmentation en faisant des économies quelque part.
[Nicolas] et vous êtes dans l'impossibilité de planifier ça, d'anticiper ça. Et ça c'est un vrai problème pour nous.
[Nicolas] un des énormes avantages de l'utilisation du logiciel LibreIceHerole, c'est que
[Nicolas] avec un périmètre fonctionnel, c'est-à-dire un nombre d'outils sur notre réseau, qui a doublé depuis 2021. Entre 2021 et 2025, on a doublé le nombre de solutions disponibles.
[Nicolas] depuis 2021, chaque année on présente un budget en baisse, en fonctionnement et en investissement.
[Nicolas] Ce qui est intéressant, ce n'est pas cette baisse, ce qui est intéressant c'est que...
[Nicolas] notre budget, il est linéaire.
[Nicolas] On n'a pas d'un coup une augmentation monstrueuse des dépenses.
[Nicolas] à cause de critères qui sont exogènes. Avec Vmware qui d'un coup dit les licences universelles ça n'existe plus. Vous connaissez l'histoire, rachat par Broadcom et d'un coup on se retrouve à devoir payer un prix basé sur le nombre de coeurs qu'on a sur ces hyperviseurs.
[Nicolas] et avec des coups ddsi qui d'un coup explosent. Bon mais on est complètement protégé de ça. On est aussi protégé de l'ubi du type ah ben Windows 11 sera pas supporté sur tout un tas de processeurs et vous allez devoir jeter la moitié de votre...
[Nicolas] de votre parc.
[Nicolas] notre directeur général des services, quand il discute avec les autres directeurs général des services de ces problématiques, comment vous allez faire vous pour gérer la fin de Windows 11 et tout ?
[Nicolas] il est ultra content et ultra soulagé de ne pas avoir à gérer ce type de problématique là.
[Nicolas] quand même agréable quand on a une direction d'avoir...
[Nicolas] de savoir à quoi s'entendre au niveau budgétaire d'année en année. L'autre chose que je voulais dire, c'est pas que c'est gratuit.
[Nicolas] Dans un certain nombre de cas quand même, il faut le dire, c'est juste mieux.
[Nicolas] les logiciels libres sont juste mieux que les logiciels propriétaires. Alors t'as pris l'exemple de Photoshop, mauvaise idée parce que Photoshop s'y a un truc.
[Nicolas] qu'il est vraiment très très difficile de changer ces Photoshop pour des raisons qui ne sont pas des raisons en réalité fonctionnelles parce qu'à Gimp on peut faire énormément énormément de choses mais qui sont des raisons culturelles. Enfin tous les infographistes sont formés à la suite Adobe, ils débarquent, ils sont tous sur Mac sur la suite Adobe et quand on fait un passage au libre, on commence certainement pas par les infographistes au service communication. Il vaut mieux commencer par les journalistes qui eux sont bien contents d'être sous Linux et laisser les infographistes tranquilles se concentrer sur les choses plus faciles.
[Nicolas] Mais vous savez tous que sur les logiciels d'infrastructure...
[Nicolas] Internet fonctionne avec de logiciels libres, pas parce que c'est des logiciels libres.
[Nicolas] C'est juste qu'on a tous connu, enfin les plus anciens d'entre vous ont connu IIS, le serveur web de Microsoft, c'était une catastrophe par rapport à Apache à l'époque.
[Nicolas] et par rapport à NGinx aujourd'hui.
[Nicolas] Donc dans un certain nombre de cas, et dans de plus en plus de cas...
[Nicolas] On a des logiciels libres qui sont juste supérieurs.
[Nicolas] logiciel propriétaire et en plus on a du choix.
[Nicolas] Je ne sais pas, si vous voulez faire du montage vidéo, par exemple du montage vidéo simple…
[Nicolas] moi je connais trois logiciels libres qui permettent de faire du montage vidéo et après...
[Nicolas] ce qui fait la différence, et les quelques fonctionnalités différentes, et l'interface utilisateur.
[Nicolas] Mais on a du choix aujourd'hui. Je veux dire, aujourd'hui, on prend un logiciel de montage.
[Nicolas] gratuit mais propriétaire, ça n'a pas de sens. Un logiciel comme Shotcut, il est absolument génial pour faire du montage de base.
[Nicolas] Donc on choisit nous des logiciels libres parce que c'est mieux en fait.
[Nicolas] Une autre chose que je peux en profiter pour dire c'est...
[Nicolas] C'est génial quand on fait un passage au livre de commencer par...
[Nicolas] répondre aux nouveaux besoins.
[Nicolas] Je m'explique, si vous avez de l'édition collaborative et un cloud basé sur SharePoint de Microsoft et que vous passez à NextCloud, les gens vont comparer. Ils vont dire, on pouvait faire ça, là on ne peut pas faire ça. On ne pouvait pas faire ça, maintenant on peut le faire. Il y a des éléments de comparaison.
[Nicolas] si vous êtes dans une infrastructure où il n'y a pas de cloud.
[Nicolas] mais il y a un besoin. Et vous déployez un NextCloud ?
[Nicolas] Ben vous répondez juste à un besoin.
[Nicolas] n'était pas couvert jusque là et les gens sont très contents ils sont pas d'éléments de comparaison ils peuvent pas dire c'était mieux avant
[Nicolas] Et donc il y a comme ça en termes de stratégie de migration au libre.
[Nicolas] des façons d'augmenter le niveau de satisfaction de ses utilisateurs.
[Nicolas] sans que ce soit basé sur la gratuité, mais simplement.
[Nicolas] les nouvelles fonctionnalités, les nouveaux besoins auxquels on répond.
[Walid] J'avais une question annexe à ça quand tu parlais du passage à Windows 11.
[Walid] Le fait de ne pas être contraint par le renouvellement des éditeurs, est-ce que ça fait en sorte que vous gardez plus longtemps vos matériels ?
[Walid] comment vous gérer, parce que ça aussi en fonction du coût du matériel, c'est quelque chose d'assez important.
[Walid] Comment est-ce que vous faites pour justement maîtriser les coûts sur cette partie matérielle ?
[Nicolas] Effectivement Linux est une vraie contribution à ça.
[Nicolas] c'est une contribution pas seulement à ça. Effectivement les machines Linux vieillissent mieux.
[Nicolas] Vous avez tous entendu parler, j'imagine, d'obsolescence logicielle. On a des PC qui arrivent qui sont de plus en plus lourds de base et qui donc qui ont besoin de tourner sur des plateformes de plus en plus puissantes simplement parce qu'ils arrivent avec des logiciels.
[Nicolas] qui sont de plus en plus consommateurs de ressources.
[Nicolas] Linux beaucoup moins.
[Nicolas] Et donc on a des ordis qui ne rament pas au bout de deux ou trois ans. Et donc ça, ça permet effectivement de faire durer.
[Nicolas] les PC plus longtemps. Mais au-delà de ça…
[Nicolas] On a des objectifs aussi de travailler sur l'impact environnemental du numérique.
[Nicolas] notre façon de gérer le renouvellement de notre matériel.
[Nicolas] Première chose, on s'est remis à faire de la réparation.
[Nicolas] là où avant on changeait simplement rapidement l'unité centrale par exemple et puis c'était réglé.
[Nicolas] Même chose sur les smartphones, par exemple, on s'est remis à faire de la réparation.
[Nicolas] autre chose là où avant
[Nicolas] Avant la vie était belle, vous aviez mille PC dans votre parc.
[Nicolas] et donc je vais renouveler 20% de mon parc tous les ans et comme ça je renouvelle sur 5 ans 100% de mon parc.
[Nicolas] Et c'était bien, vous pouviez anticiper vos coups, du coup dire bah voilà.
[Nicolas] Il suffit que je budgette chaque année telle somme pour pouvoir assurer le remplacement régulier de mes postes.
[Nicolas] et vous vous retrouviez du coup à remplacer des postes
[Nicolas] simplement pour des facilités de gestion.
[Nicolas] la prise en compte de l'impact environnemental puisque, comme on le sait, la production des terminaux c'est ce qui impacte le plus.
[Nicolas] l'environnement. Donc aujourd'hui, notre façon de travailler, c'est de dire, on remplace les postes quand ils ont besoin d'être remplacés, soit parce qu'ils dysfonctionnent complètement, soit parce qu'ils rament trop, soit parce que voilà.
[Nicolas] Alors du coup c'est beaucoup moins confortable, c'est à dire qu'on a des difficultés à dire exactement combien de postes.
[Nicolas] on va changer celle pour une année donnée.
[Nicolas] parce que ben on sait pas lesquels vont dysfonctionner et tout ça.
[Nicolas] Mais du coup, on a du matériel qui dure beaucoup plus longtemps.
[Nicolas] des coûts qui sont diminués, mais surtout un impact environnemental qui a diminué d'autant.
[Nicolas] Donc il y a une vraie contribution des logiciels libres à ça, mais c'est pas la seule, et à vrai dire c'est pas la plus grande.
[Nicolas] Une chose qu'on a fait à Échirolles, c'est que...
[Nicolas] Là où auparavant, pour obtenir un PC portable, par exemple, on passait par un processus de validation qui pouvait être assez lourd.
[Nicolas] aujourd'hui c'est à la demande pourquoi parce qu'un pc portable consomme beaucoup moins d'énergie qu'un pc fixe et que donc ça vient contribuer à cet objectif de réduction de
[Nicolas] de l'impact environnemental. Donc vraie contribution du libre, pas la seule.
[Nicolas] et qui vient s'inscrire dans une cohérence de notre travail sur l'impact environnemental.
[Walid] Et donc, ce que tu disais au tout départ...
[Walid] Tout provient des élus qui fixent des grands caps.
[Walid] Donc toi, tu arrives à ce moment-là, tu étais déjà présent.
[Walid] arrive pour mettre en avant cette politique.
[Walid] quand eux, ils fixent ses objectifs, est-ce que certains ont déjà en tête le fait que ça va passer par des logiciels UBrupa ? Première chose, et deuxièmement...
[Walid] qu'est-ce qu'ils en tirent comme conclusion de cette mise en place ?
[Walid] pour eux et aussi pour les citoyens en fait. Qu'est-ce qu'ils envoient pour eux concrètement de cette mise en place ?
[Nicolas] Échirolles a déjà signé la charte.
[Nicolas] des logiciels libres de l'April.
[Nicolas] La difficulté comme souvent
[Nicolas] c'est que l'injonction politique ne suffit pas, la volonté politique ne suffit pas.
[Nicolas] si vous avez un service.
[Nicolas] n'a pas les compétences qui permettent de mettre en œuvre les logiciels libres.
[Nicolas] vous mettez votre service en difficulté et évidemment ils vont avoir tendance
[Nicolas] Parce qu'ils pensent que c'est pas possible. C'est pas par mauvaise volonté, c'est parce que juste ils pensent que c'est pas possible.
[Nicolas] ou mal faire par manque de compétences.
[Nicolas] Et donc ça peut être très très contre productif finalement.
[Nicolas] de pousser un service à mettre en œuvre des solutions qu'il ne maîtrise pas.
[Nicolas] pour tout le monde, pour les utilisateurs, pour les habitants, pour le service lui-même.
[Nicolas] C'est pour ça qu'on parle de résistance au changement. En vérité, ce n'est pas la résistance au changement des utilisateurs. En général, c'est la résistance au changement du service.
[Nicolas] Et c'est bien à cette problématique-là qu'ils souhaitaient répondre en créant ce poste.
[Nicolas] C'est-à-dire, ils savaient que... Alors, ils se trouvent... Ça a été un vrai recrutement. Ils m'ont pris moi. Et je sais que ce qui a pesé dans la balance, c'est le travail que j'avais pu faire.
[Nicolas] à Fontaine sur le passage au libre justement mais il y avait d'autres candidats aussi qui avaient d'autres expériences évidemment
[Nicolas] Mais voilà, l'idée c'était on va créer quelqu'un qui aura une responsabilité hiérarchique sur l'équipe.
[Nicolas] d'une façon ou d'une autre, trouver un plan pour que ça fonctionne.
[Nicolas] Et donc le travail ça a été, j'en parlais hier dans la conf que j'ai fait.
[Nicolas] Le travail ça n'a pas été de faire monter en compétence l'équipe, ça a été un, de communiquer sur le fait...
[Nicolas] que c'était pas mon idée, parce que...
[Nicolas] La région de Grenoble, c'est pas très grand et les gens me connaissaient, on se connaît entre services. Quand ils m'ont vu arriver, ils m'ont dit « Oh là là, il va mettre des logiciels libres partout ». Ils savaient pas eux que c'était une volonté vraiment des élus d'aller dans cette direction-là. Et d'ailleurs, quand je leur en ai parlé, ils en ont douté. Il a fallu que je fasse venir l'élu en réunion d'équipe pour qu'ils disent « Eh oh, j'ai signé la charte du logiciel libre en 2014 ».
[Nicolas] C'est vraiment la direction dans laquelle on veut aller, c'est pas l'idée de Nicolas.
[Nicolas] Bref, donc, c'est passé par quoi ? C'est passé par de la patience, beaucoup.
[Nicolas] et c'est pas passer par convaincre les équipes, c'est...
[Nicolas] Chaque fois qu'il y a un turnover naturel dans toutes les équipes, à chaque départ d'un membre de l'équipe, il a été remplacé par quelqu'un qui avait à la fois des compétences sur les logiciels libres et une appétence pour les logiciels libres. Et c'est avec le temps, en fait,
[Nicolas] qu'il y a eu une montée en compétence.
[Nicolas] mais pas des agents, une montée en compétence de l'équipe liée à l'intégration d'agents...
[Nicolas] techniquement plus fort et qui connaissait le logiciel libre et tout. C'est comme ça que les choses se sont faites.
[Nicolas] concrètement aujourd'hui qu'est ce que ça donne
[Nicolas] Alors, j'ai un retour de mon directeur général des services qui est assez sympa.
[Nicolas] Je lui demandais, bon ben voilà, ça fait plus de quatre ans maintenant qu'on est dans cette dynamique.
[Nicolas] qu'est-ce qui a changé pour toi ?
[Nicolas] À noter, c'est le premier qu'on a passé sous Linux.
[Nicolas] J'ai pas vu vraiment de changement en fait. Ah si, il n'y a plus de panne.
[Nicolas] c'est le meilleur retour qu'ils pouvaient me faire.
[Nicolas] C'est-à-dire le premier truc, on a une infrastructure qu'on maîtrise complètement.
[Nicolas] Il peut se passer n'importe quoi sur notre réseau, sur nos systèmes, sur un PC, on maîtrise complètement notre truc.
[Nicolas] Et donc on a une réactivité, puisqu'on n'est plus dépendant de prestataire, on a une réactivité quand un problème se pose, qui est importante.
[Nicolas] et on a une infrastructure d'une stabilité qui est extraordinaire.
[Nicolas] ça plante jamais et quand ça plante c'est parce qu'on a planté et que la personne n'a pas lu le mail qui disait « ah on met à jour à midi ».
[Nicolas] La première chose c'est ça.
[Nicolas] La deuxième chose, c'est que...
[Nicolas] cette stabilité financière, par exemple, cette stabilité budgétaire, bah ça évidemment elle est visible par les élus. La préparation budgétaire pour ma direction, c'est jamais un problème quoi.
[Nicolas] Les arbitrages, voilà.
[Nicolas] là où une autre chose a changé dans le lien qu'on a avec les élus quand même.
[Nicolas] C'est que...
[Nicolas] vous travaillez avec des logiciels propriétaires
[Nicolas] Le fonctionnement habituel d'une DSI, c'est au mois de septembre lors de la préparation budgétaire, vous contactez les autres services et vous leur dites quels sont vos besoins informatiques pour l'année. Ils vous disent...
[Nicolas] Vous faites arbitrer ça par les élus et la Direction générale.
[Nicolas] Ils disent ce projet là oui, ce projet là non, cet achat de logiciel oui, cet achat non.
[Nicolas] Et hop, vous avez votre roadmap pour l'année et votre budget pour l'année.
[Nicolas] ça veut dire quoi ? ça veut dire que le driver c'est le budget
[Nicolas] Ça veut dire aussi que chaque année au mois de septembre lors de la préparation budgétaire, vous donnez de la visibilité sur ce que l'équipe va faire tout au long de l'année. Quand vous passez au logiciel libre, tout ça, ça disparaît.
[Nicolas] puisqu'évidemment, y a plus de budget associé au logiciel.
[Nicolas] Donc, vous écrivez pas au mois de septembre pour dire quels sont vos besoins. S'il y a un besoin qui est exprimé par un service au mois de février, aucun problème, au mois de mars ou avril, il a son logiciel.
[Nicolas] Du coup, le driver c'est le besoin ?
[Nicolas] des services ou des habitants.
[Nicolas] c'est les priorités qu'on met, c'est la charge de travail de l'équipe, mais c'est plus le budget.
[Nicolas] Ça c'est le côté positif, le côté moins positif.
[Nicolas] c'est on perd en visibilité sur les projets du service et sur la charge de travail de l'équipe.
[Nicolas] Donc il a fallu trouver des processus permettant de montrer un
[Nicolas] pas seulement ce qu'on économise, parce que ça c'est visible au niveau budgétaire, vous avez un logiciel propriétaire de messagerie, il vous coûte 30 000 euros par an.
[Nicolas] d'un coup il n'y a plus les 30 000 euros puisque vous êtes passé sur un logiciel libre, c'est visible ça fait moins 30 000 sur votre budget.
[Nicolas] Mais quand vous n'aviez pas de cloud, vous installez un NextCloud.
[Nicolas] Au niveau budgétaire, vous étiez à zéro, vous êtes toujours à zéro. C'est invisible sur le budget.
[Nicolas] Donc il a fallu trouver un moyen.
[Nicolas] de donner de la visibilité sur…
[Nicolas] pas des économies mais des coûts évités.
[Nicolas] C'est-à-dire, on a fait ça, ça a une valeur. Si on l'avait pris chez Microsoft ou chez Google, ça aurait coûté tant, donc ça a une valeur. C'est une augmentation de la charge de travail de l'équipe.
[Nicolas] faire le support évidemment, les mises à jour, la maintenance au quotidien de la solution.
[Nicolas] Et donc on a dû mettre en place tous ces mécanismes qui n'existaient pas auparavant.
[Nicolas] Ça c'est quelque chose qu'on mesure assez peu mais quand on se lance dans un vrai passage sérieux aux logiciels libres, ça a un vrai impact organisationnel et ça oblige à mettre en place des outils et des façons de travailler qu'on n'apprend pas. Quand je discute assez régulièrement avec des DSI qui sortent d'école, qui sont formés au métier, ils ne sont pas du tout formés à ce genre de choses.
[Nicolas] Et ça, dans le lien avec les élus, il y a ça aussi. C'est-à-dire dire attention, j'arrive avec une nouvelle notion, ça s'appelle les coûts évités, et il faut qu'on en parle.
[Walid] Et pour les habitants, les citoyens ?
[Nicolas] Et pour les habitants...
[Nicolas] Je vous disais, ça passe surtout par la partie inclusion numérique.
[Nicolas] Parce que en réalité dans les téléservices qu'on met à disposition et tout ça...
[Nicolas] les habitants que ce soit des logiciels libres ou pas
[Nicolas] Tout ce qu'il voit, c'est quand j'écris un mail, est-ce que ça répond ?
[Nicolas] quand je candidate, que ce soit un haut doux qui me répondent ou une solution propriétaire.
[Nicolas] vu que j'ai une réponse du système et que ce soit fluide, c'est tout ce qu'ils demandent.
[Nicolas] Mais c'est la même chose pour nos agents d'ailleurs, on ne met pas forcément en avant.
[Nicolas] le fait que ce soit des logiciels libres, on n'a pas besoin de ça.
[Nicolas] Si les solutions, on a confiance dans les solutions qu'on met en place, elles fonctionnent bien, les gens sont contents, et c'est ça l'essentiel, c'est de rendre les meilleurs services, c'est pas de faire des logiciels libres, donc on communique.
[Nicolas] assez peu en interne et assez peu à destination des habitants sur le fait qu'ils utilisent ces logiciels libres.
[Benjamin] Alors tu dis que vous communiquez assez peu sur le fait que vous utilisez des logiciels libres...
[Benjamin] désadministré. Néanmoins toi tu communiques beaucoup. D'ailleurs t'es présent aujourd'hui
[Benjamin] aux journées du logiciel Libre à Lyon.
[Benjamin] C'est comme ça que nous on t'a connu.
[Benjamin] fait pas mal de prosélitisme pour les logiciels libres et ont en ségré.
[Benjamin] Je pense que dans le logiciel libre on aime bien la transparence et puis parce que ça permet de mettre en concurrence de manière tout à fait libre.
[Benjamin] Et donc j'avais deux questions à te poser. La première c'est c'est quoi le mieux les JDLL ou ALPOSS ?
[Benjamin] Et puis la deuxième, est-ce que tu peux nous parler de France numérique libre ?
[Walid] Il a mixé deux questions, il a mixé deux questions.
[Nicolas] Je parle beaucoup, en fait l'objectif c'est de partager, c'est de montrer que c'est possible.
[Nicolas] l'originalité du projet échirollois et c'est lié à cette articulation politique service.
[Nicolas] C'est qu'on a fait concrètement les choses. J'adore quand des gens viennent nous rendre visite et de leur montrer concrètement ce qu'on a fait. L'Internet, c'est nous qui l'avons fait. Il est synchronisé avec notre serveur de fichiers. On a fait tout un tas de trucs super sux.
[Nicolas] pour le streaming de notre conseil municipal.
[Nicolas] Il y a très peu de communes qui streament leur conseil municipal qu'avec des logiciels libres.
[Nicolas] Et nous, c'est un PC sous Linux, avec de l'OBS, enfin, toutes les solutions qu'on utilise sont libres.
[Nicolas] Et c'est sympa de venir voir le résultat parce que vraiment, on est loin d'avoir le conseil municipal le plus moisi en termes de qualité. Et on le stream avec notre serveur PeerTube, enfin bon. Et intégrer un serveur, un stream d'un serveur PeerTube sur le site web de la ville, qui est sur Drupal, c'est quand même beaucoup, beaucoup mieux pour les habitants que d'intégrer un stream Facebook où au bout de 10 secondes on vous demande de créer un compte.
[Nicolas] l'originalité c'est ça, ce qu'on...
[Nicolas] Quand on met en place le streaming du conseil municipal, le coût total c'est 5000 euros en investissement. C'est-à-dire en gros l'achat de 2 caméras et d'un switch. C'est ce que ça nous a coûté. Tout le reste...
[Nicolas] C'est zéro et c'est zéro en coût de fonctionnement.
[Nicolas] toutes les autres collectivités, elles se retrouvent à payer des sommes assez importantes pour pouvoir streamer leurs conseils.
[Nicolas] Nous on se dit qu'il faut qu'on partage ça avec les collègues. Tout le monde cherche à faire des économies et puis on est là, c'est le service public quoi, il n'y a pas qu'Échirolles dans la vie.
[Nicolas] Et quand on trouve comme ça un bon plan, on a envie de dire aux autres Hé hé les gars j'ai un bon plan
[Nicolas] Voilà comment on a fait nous. Donc on communique beaucoup pour ça.
[Nicolas] communique donc à la fois sur les outils, les outils qu'on utilise, on communique aussi sur les méthodologies, les stratégies.
[Nicolas] Parce que si, je vous parlais tout à l'heure du recrutement, des RH et tout ça, c'est des choses qu'il faut, il y a plein d'idées reçues autour de ça. Il y a plein de gens qui disent, c'est très important de faire monter en compétence l'équipe. Il y a plein de gens qui disent...
[Nicolas] résistance au changement chez les utilisateurs quand même c'est quelque chose et puis c'est parce qu'on observe donc on a envie de le partager aussi de dire et hop hop hop hop en vrai c'est pas comme ça que ça se passe
[Nicolas] Donc voilà, il y a beaucoup de ça.
[Nicolas] France numérique libre, je vais commencer là-dessus et ensuite je répondrai à la question est-ce que les JDLL sont mieux que Alpe OSS ? Et la réponse est oui. Mais Alpe OSS est mieux que les JDLL et je expliquerai aussi pourquoi.
[Nicolas] France numérique libre, c'est un collectif des responsables informatiques de collectivité, donc par collectivité on entend communes, conseils départementaux, conseils régionaux, les syndicats intercommunaux, les syndicats mixtes, les parcs naturels, les s10, donc les pompiers.
[Nicolas] Et l'idée c'est simplement en gros de créer une mailing list qui nous permet d'échanger entre responsables informatiques de collectivité sur justement des outils, des stratégies, des méthodologies, pouvoir échanger des documents, donc ça veut dire hop un scloud, pouvoir communiquer sur le fait qu'on existe si une collectivité veut nous rejoindre off un site web, bref, donc on a construit un certain nombre d'outils et on a construit ce collectif.
[Nicolas] destination des collectivités pour pouvoir échanger.
[Nicolas] Parce que nous à Grenoble on a une dynamique vraiment dans la région importante entre communes, on se parle beaucoup en échange.
[Nicolas] Mais en fait il y a plein plein plein de communes qui font plein de choses, on ne le sait pas forcément et qui se sentent un peu isolées elles dans leur coin.
[Nicolas] Et donc le fait de pouvoir discuter entre nous comme ça, ça permet d'échanger, je vous dis, des bonnes pratiques, des outils et tout ça.
[Walid] C'est qui on ?
[Nicolas] On, c'est les responsables informatiques, les collectivités.
[Walid] — Ouais, mais... — L'activité ? — C'est... Enfin, c'est...
[Walid] Qu'est-ce qui... Quel est l'étincelle ?
[Walid] qui fait que vous dites ok on va monter France Numérique Libre.
[Nicolas] Ah bah au départ c'est qu'on avait un collectif justement local à Grenoble qui s'appelait Alpes numériques libres.
[Nicolas] et ça se passait très très bien, vraiment, avec une vraie dynamique locale qui a été augmentée, on va dire, par l'existence de ce collectif et tout, ça se passait super bien.
[Nicolas] Et comme je parlais aussi un peu de ça…
[Nicolas] sur les réseaux sociaux, sur Mastodon et tout ça. J'ai commencé à être contacté par des communes assez lointaines
[Nicolas] qui disait « on peut venir dans l'alpe numérique libre ? » Alors je dis « ben c'est à dire que toi t'es en Alsace, donc c'est pas tout à fait les Alpes. »
[Nicolas] On a eu des échanges avec Vendevres, les Nancy par exemple, on a dit « Ah mais quand même les Alpes à Nancy »
[Nicolas] Voilà. Mais en même temps on était embêté parce qu'on aurait aimé faire une place... Bref. Donc voilà, au bout d'un moment on s'est dit...
[Nicolas] Parce qu'on a réussi au niveau local, est-ce que ça vaut pas le coup de le tenter au niveau national ?
[Nicolas] On s'est appuyé sur l'adulacte.
[Nicolas] qui est une association dont le périmètre est exactement ça.
[Nicolas] Et là c'était pour travailler sur la pérennité de ce collectif, c'est-à-dire on s'est dit, les outils du collectif ne peuvent pas dépendre d'un des membres du collectif.
[Nicolas] parce qu'on a connu des marches arrières effectivement sur les logiciels libres dans un certain nombre de collectivités.
[Nicolas] et il faudrait pas que ça vienne grever la capacité du collectif à échanger. Voilà donc on a négocié avec la Dulacte et ils étaient très contents de le faire.
[Nicolas] qui hébergent gratuitement tous les outils du collectif.
[Nicolas] Donc non seulement l'Adullact est intégrée
[Nicolas] comme membre à part entière de France numérique libre participe aux échanges et tout ça
[Nicolas] Ils avaient déjà un certain nombre d'outils que vous connaissez peut-être que sont par exemple le comptoir du libre.
[Nicolas] où on a une liste de logiciels avec une liste de prestataires qui rentrent des services.
[Nicolas] ces logiciels là et qui étaient déjà beaucoup utilisés par les collectivités qui bossent sur Libre.
[Nicolas] Ils ont pris en charge le site web, c'est eux qui ont déposé le nom de domaine, c'est eux qui gèrent le DNS, c'est eux qui gèrent notre NextCloud, c'est un vrai travail en collaboration. On a aussi travaillé les échanges avec des acteurs.
[Nicolas] qui sont des partenaires quotidiens des collectivités.
[Nicolas] à savoir la DINUM, qui a une offre de logiciels à destination des collectivités, l'ANCT.
[Nicolas] qui a aussi une offre, la suite territoriale.
[Nicolas] avec le ministère de l'éducation nationale très très important. Il faut savoir que la moitié du parc informatique des collectivités...
[Nicolas] concernent l'éducation nationale en réalité.
[Nicolas] puisque les communes équipent en informatique les maternelles et les élémentaires, les conseils départementaux les collèges et les conseils régionaux les lycées.
[Nicolas] Donc il y a beaucoup de collectivités pour qui l'éducation nationale représente quelque chose de très important et les échanges sont nombreux donc ils sont aussi.
[Nicolas] France numérique libre est née officiellement le 1er avril.
[Nicolas] Donc ça fait deux mois.
[Nicolas] Et aujourd'hui on est 300 membres, environ 280.
[Nicolas] et un peu plus de 200 collectivités, puisqu'il peut y avoir plusieurs représentants d'une même collectivité.
[Nicolas] et un peu plus de 200 collectivités.
[Nicolas] avec des échanges.
[Nicolas] Vous avez intérêt dans votre Thunderboard à mettre en place un filtre pour que ça tombe dans un dossier...
[Nicolas] parce qu'il peut y avoir 50 mails par jour.
[Nicolas] et avec des vraies retombées déjà sur un certain nombre de choix de collectivité.
[Walid] Donc là, dans toute cette initiative...
[Walid] C'est une initiative qui est pour parler de sujets techniques ou organisationnels, mais c'est absolument pas lié à une volonté politique.
[Walid] C'est pas du tout politique en fait.
[Nicolas] Même si un peu tout est politique en réalité.
[Nicolas] c'est vraiment les services entre eux pour leurs besoins.
[Nicolas] indépendamment du fait qu'il y ait une volonté politique derrière ou pas effectivement. La politique on s'en mêle pas nous, on a un devoir de réserve les fonctionnaires
[Nicolas] on ne se mêle pas de politique. Nous on est concret, je suis à la recherche d'un outil de MDM pour gérer...
[Nicolas] qu'est ce que vous utilisez comme logiciel et bim il ya des les collectivités répondent en disant moi j'utilise ça moi j'utilise ça moi j'utilise ça
[Nicolas] Voilà, est-ce que quelqu'un a déployé, comment vous y êtes pris ? Et puis hop, ça échange des documents.
[Nicolas] Mais c'est vraiment, c'est que technique. On ne parle pas de...
[Nicolas] on parle pas de politique et je ne sais pas moi chaque collectivité si
[Nicolas] Si elle a effectivement un projet politique autour du passage au libre...
[Nicolas] ou pas. Les élus ont leur propre...
[Nicolas] Notre élu Aïchi Roll a créé un collectif des élus au numérique de l'agglomération grenobloise, un peu le pendant de ce qu'on a pu faire au niveau des services. Et il existe déjà des organisations, les Interconnectés, France urbaine, il existe déjà des organisations au niveau national qui permettent aux élus au numérique d'échanger sur certains sujets et tout ça.
[Nicolas] Vous savez, les élus, ils changent tous les six ans et nous, on reste là à travailler.
[Nicolas] Donc il y a besoin de cette décorélation.
[Walid] Bon, c'est passionnant. J'ai encore des milliards de questions.
[Walid] propose de venir en parler sur le podcast Projets Libres dans la série Comment évaluer le logiciel libre dans quelques mois.
[Walid] Voilà donc si ça tente... Avec plaisir, avec plaisir.
[Nicolas] Avec plaisir, avec plaisir.
[Benjamin] Est-ce qu'il y a un micro pour la salle ?
[Benjamin] Ok, alors il n'y a pas de micro pour la scène, mais pour que vous soyez pas jaloux parce que nous on en a eu quand même un bon paquet.
[Benjamin] On en a un et on va vous demander de parler dedans.
[Benjamin] à avoir la trace de vos questions.
[Walid] Y a-t-il des questions ?
[Nicolas] Et je suis sûr que dans un moment qu'il faut un peu de bruit.
[Benjamin] Excusez-moi.
[Public] Donc trois petites questions. Est-ce qu'il y a un bilan qui a été tiré de Munich ? En gros, est-ce qu'elle a le risque de voir de Munich quoi revenir ?
[Public] Donc Munich a un très grand projet de libre qui a été saccagé pour des raisons idéologiques si j'ai bien compris.
[Public] Deuxièmement, un peu dans la logique, comment faire pour que les économies faites par le logiciel libre servent à financer une informatique de qualité au service du peuple et pas les cadeaux fiscaux à Bolloré et Arnaud, parce que t'as expliqué administrativement comment tu fais ?
[Public] mais ça c'est parce que tu as des gens qui t'écoutent.
[Public] Comment faire pour que les gens ne décident pas que finalement ils n'ont pas envie d'écouter, ils préfèrent donner de l'argent, enfin ils préfèrent piquer l'argent de l'informatique puisque finalement ça ne va plus à Microsoft et donc il n'y a plus besoin d'argent logiquement pour aller le donner à leurs copains.
[Public] Et troisièmement...
[Walid] Et on va s'arrêter là après parce qu'il y a d'autres gens qui ont des questions aussi donc... Excusez-moi, j'ai oublié de...
[Benjamin] Excusez-moi, j'ai oublié de poser la règle. Quand vous posez une question, déjà c'est forcément une question.
[Benjamin] Et ensuite c'est une question, parce que sinon déjà on les oublie et...
[Benjamin] et puis on va pas pouvoir partager. Il nous reste cinq minutes donc si on veut que tout le monde puisse parler un peu. Donc retenez bien la règle, merci.
[Nicolas] Donc sur où va l'argent qu'on économise avec les logiciels libres ? C'était ça, ta deuxième question.
[Public] Comment faire pour qu'il reste dans l'informatique ?
[Nicolas] Il reste de fait, on a suffisamment de difficultés dans les collectivités.
[Nicolas] budgétaire, il y a des baisses d'adoptation de l'État et tout ça, qui font qu'on est cruellement en manque d'argent d'année en année.
[Nicolas] Donc, on n'a pas d'actionnaires, nous. On a des élus. Tous les six ans, ils sont changés.
[Nicolas] et l'argent va dans des projets de rénovation d'école. Et nous, on est heureux de pouvoir au niveau du numérique.
[Nicolas] et malgré une dématérialisation de plus en plus importante, il n'y a pas de moins en moins d'informatique dans les collectivités, donc pouvoir présenter un budget en baisse depuis quatre ans.
[Nicolas] C'est plutôt pas mal et on n'est pas inquiet sur l'utilisation qui est faite par les collectivités territoriales.
[Nicolas] des deniers publics.
[Nicolas] Ne croyez pas ce que vous raconte le gouvernement quand ils disent que la dette c'est de notre faute.
[Nicolas] Nous, on est obligé de présenter un budget à l'équilibre. Chaque année, on présente un budget à zéro. On n'a pas le choix. C'est la loi.
[Nicolas] Donc la dette, elle vient pas de chez nous.
[Public] Oui pour moi. Bon alors bonjour tout d'abord.
[Public] Une petite question niveau technique c'est...
[Nicolas] Nous on utilise Zorin OS comme distribution de Linux, mais comment dire, c'est parce que c'était la distribution la plus adaptée à l'environnement qu'était le nôtre.
[Nicolas] Il n'y a pas de distribution meilleure qu'une autre, ça dépend vraiment de l'environnement.
[Nicolas] Moi quand j'arrive, il y a principalement un environnement Microsoft, donc un serveur de fichiers sous Microsoft, un Active Directory, des Windows Servers en voiture en voilà.
[Nicolas] et quand on attaque le passage à Linux, c'est quelle distribution est la mieux à même de s'intégrer dans un système d'information forcément hybride et qui va rester hybride pendant un moment.
[Nicolas] C'est-à-dire qu'on va pouvoir faire de l'authentification sur un Active Directory et ça va fonctionner.
[Nicolas] Voilà ce type de questionnement et donc on a choisi Zorin OS parce que c'était c'était la plus... alors d'abord au niveau ergonomie c'était quelque chose qui ressemblait énormément à Windows avec un vrai travail qui a été fait là dessus et qui fait que l'effort de formation est minimal
[Nicolas] puis au niveau du look c'est plutôt sympa.
[Nicolas] et ça s'intègre parfaitement dans notre système d'information. C'est un travail qui a été fait par le service informatique.
[Nicolas] et tout le monde était d'accord pour dire que c'était la meilleure option. Donc c'est Zorin OS. C'est aussi une des distributions.
[Nicolas] où le catalogue logiciel est le plus fourni.
[Nicolas] y compris en logiciel propriétaire dans Zorin.
[Nicolas] Vous cliquez sur votre icône logiciel et vous installez Teams au Zoom, aucun problème.
[Nicolas] Et donc ça pour l'acceptation par les utilisateurs.
[Nicolas] ça rentrait en ligne de compte aussi.
[Public] croiser les utilisateurs auparavant.
[Nicolas] Oui oui oui c'est ça, je vais vous raconter une petite anecdote à ce sujet parce que...
[Nicolas] qui nous a bien fait plaisir.
[Nicolas] Au mois de septembre, on a lancé un appel à Volantaria en disant « si vous voulez Linux, on vous l'installe ». Et on a une agente qui nous a demandé Linux, on a dit « j'aimerais passer sous Linux », et on a refusé.
[Nicolas] parce que cette agente était là depuis le mois de janvier dans la collectivité et depuis le mois de janvier elle était sous Linux.
[Nicolas] et elle s'en était pas aperçue.
[Nicolas] Et donc elle nous réclame en septembre Linux.
[Nicolas] Le service a fait une réponse absolument savoureuse en disant « il est malheureusement des cas où le passage à Linux n'est pas possible ». Je me disais « mais qu'est-ce qu'ils disent ? »
[Nicolas] Et puis en fait, voilà, la gente était sous Linux depuis six mois, elle avait rien vu.
[Nicolas] vous dire si on a travaillé sur l'argonomie et sur...
[Walid] On a encore le temps pour une question ?
[Walid] ou peut-être deux à voir.
[Public] Bonjour, voilà, je voulais juste savoir comment on fait pour sensibiliser notre propre mairie, apprendre le chemin que vous avez pris.
[Public] Ils ouvrent des yeux grands comme des soucoupes donc.
[Nicolas] Alors, sensibiliser votre mairie, c'est surtout pas sensibiliser les élus.
[Nicolas] Parce que comme je vous l'ai dit, si un service n'est pas compétent...
[Nicolas] et il n'est pas convaincu que c'est par là qu'il faut aller, il ne se passera rien.
[Nicolas] Donc c'est pas les élus, la solution c'est pas les élus.
[Nicolas] surtout pas maintenant, ils changent dans un an, allez, c'est le moins d'un an.
[Nicolas] Donc surtout pas maintenant.
[Nicolas] c'est les services avec qui il faut travailler.
[Nicolas] et la façon de faire, ils utilisent tous des logiciels libres déjà.
[Nicolas] Là où je pense que France Numérique Libre peut être une vraie aide là-dessus, donc faire savoir que France Numérique Libre existe.
[Nicolas] et faire savoir que via France Numérique Libre, ils vont trouver des solutions vraiment...
[Nicolas] sympa.
[Nicolas] et ils seront entre collègues. Ça, c'est une très très bonne façon de faire.
[Nicolas] Il y a un certain nombre de collectivités autour de la région de Grenobleuse qui n'avaient pas véritablement…
[Nicolas] de vision autour du numérique avant les distances de Alpes numériques libres.
[Nicolas] et qui aujourd'hui vous explique...
[Nicolas] qu'ils ont une vision, un vrai projet autour du libre et tout ça.
[Nicolas] Et j'ai discuté avec les DSI en disant « À quel moment vous avez bousculé ? » Parce que si je me souviens bien, il y a trois ans, vous vous moquiez de nous et voilà.
[Nicolas] Et le point de bascule, ça a été les outils justement. Ils entendaient parler d'outils.
[Nicolas] Ils n'y disaient rien.
[Nicolas] ils en ont installé quelques-uns, ils les ont testés, ils ont dit mais attend mais il est incroyable cet outil.
[Nicolas] Et puis une fois, deux fois, trois fois, ils disaient, là ils ont commencé à se dire...
[Nicolas] Euh, mais en fait, on tient peut-être un truc, là.
[Nicolas] et ensuite ce sont donc c'est les services qu'on commençait à déployer comme ça des outils
[Nicolas] et les élus ont vu ces outils arriver, ils se sont dit mais c'est bien ce que vous faites là le service voilà et donc c'est les outils, les élus qui ensuite ont rebondi.
[Nicolas] sur ce que faisait leur service et se sont dit mais attendez, il y a moyen de faire une vraie politique autour de ça.
[Nicolas] C'est comme ça que les choses se sont passées.
[Nicolas] Il y a des cas où il y a des élus qui sont très volontaires pour y aller et tout ça. Et ceux-là, ça vaut le coup d'échanger aussi avec eux.
[Nicolas] sur la méthodologie, comment on arrive à transformer cette volonté politique en réalisation concrète.
[Nicolas] Sauf que ça c'est pas mon boulot.
[Nicolas] Moi je suis dans les services et comme je vous disais, nous services on fait pas de politique. Ça c'est le boulot de mon élu. Donc ça, ça se passe dans d'autres cercles.
[Nicolas] Et vous les habitants ?
[Nicolas] Discutez avec vos services, vraiment.
[Nicolas] à ce sujet faut que je raconte un truc puis je vais finir là dessus quand même
[Nicolas] quand on a commencé à communiquer à l'extérieur sur le fait qu'on a attaqué le passage au libre.
[Nicolas] Il y a plusieurs habitants qui se sont pointés à l'accueil de l'hôtel de ville et qui ont expliqué aux femmes de l'accueil qu'elles voulaient absolument me parler.
[Nicolas] et qu'il fallait absolument partir sur Debian parce que sinon on était vraiment des merdes.
[Nicolas] Donc évitez de...
[Nicolas] évitez de faire ça. C'est compliqué de faire le passage au libre dans une collectivité. Laissez faire vos DSI même si vous n'êtes pas convaincu que c'est la meilleure façon de faire, laissez faire et surtout parlez-en avec les services. C'est pour moi la meilleure façon de...
[Benjamin] Merci beaucoup Nicolas, merci à toutes et à tous, vous avez écouté RdGP
[Walid] et Projets Libres.
[Benjamin] Ce podcast est diffusé sur Castopod. Ces podcasts sont diffusés sur Castopod, aussi bien Projets Libres que RdGP.
[Benjamin] N'oubliez pas que Castopod est évidemment une solution open source, libre et gratuite.
[Benjamin] vous pouvez interagir
[Benjamin] Sur le Fédiverse et en particulier sur Mastodon, vous pouvez repartager cet épisode, le liker et le commenter directement sans intermédiaire.
[Benjamin] Merci à toutes et à tous.